Adopter une posture équilibrée tout en maîtrisant le mouvement, contrôler le geste respiratoire tout en mettant l'accent sur une concentration sans but permet de capter, de concentrer et de faire circuler l'énergie dans le corps. C'est ainsi qu'en développant une écoute et une présence ouverte, le pratiquant de Qi Gong s'insère dans le flux de la vie, fait corps avec le réel : Quand ça change en moi, ça change autour de moi.

Le Qi Gong procure des sensations subtiles et profondes, très différentes de la gymnastique occidentale. Réalisation et coordination des exercices se basent sur une différenciation entre le mouvement (Dong) et la posture (Zuo). Retenons que la posture doit intégrer une forme corporelle bien codifiée et le mouvement doit respecter certains principes et interdits.

• Je me déplace à partir de mon centre (dantian) et selon les 3 harmonies externes :

- Mes mains s’harmonisent avec mes pieds,

- Mes coudes s’harmonisent avec mes genoux,

- Mes épaules s’harmonisent avec mes hanches.

• Je conserve mon axe (de la pointe du coccyx jusqu'au sommet de la tête Bai Hui).
• Je me déplace en transférant mon axe (colonne vertébrale) et le poids du corps d’un pied sur l’autre : une jambe est pleine, une jambe est vide.
• Je me déplace sans perdre l’équilibre, sans appui sur les hanches et sans me cambrer.
• Mon corps est vivant et unifié.
• J'utilise une dynamique continue faisant appel aux 3 harmonies internes :

- Le cœur s’harmonise avec l’intention : Où le cœur va, l’esprit va.

- L’intention s’harmonise avec le Qi : Où l’esprit va, l’énergie va.

- L’énergie s’harmonise avec la force : Où l’énergie va, la force va.

Le mouvement équilibré, sans dureté, harmonise le Qi et le sang afin de dégager et de régulariser le mécanisme énergétique dans les méridiens et les organes.

Dans la pratique du Qi Gong, je dois respecter quatre "principes" et quatre "interdits" pour trouver un esprit serein, avoir une sensation de légèreté et mettre de la beauté dans mon mouvement :

1. La lenteur sans raideur aide la douceur.
2. La douceur sans excès de relâchement aide la vitalité.
3. La vitalité sans absence de rondeur aide la continuité.
4. La continuité sans brusquerie aide la lenteur.

Au-delà des principes de base que nous venons d'énoncer, il faut également souligner l'importance des règles propres à chaque mouvement. Trop souvent, nous cherchons uniquement la beauté du geste dans le mouvement, et finalement, notre pratique est vide. Nous pouvons tous atteindre un haut niveau de pratique, mais il nous faut connaître et appliquer les règles.

La respiration nasale, abdominale et naturelle, sans manipulation ni blocage, équilibre le Yin-Yang.

Par ailleurs, lorsque je descends ma respiration dans le bas-ventre, je me connecte à une région du corps située loin de ma tête et des agitations de mon mental. Me relier à mon souffle au niveau du ventre est une façon précieuse de rétablir le calme intérieur quand mes pensées ou mes émotions m’éloignent de l’instant présent.

La contraction diaphragmatique peut être liée au stress, à l'angoisse ou à un choc émotionnel et se traduit physiologiquement par un « blocage » du diaphragme dont les filaments d'insertion restent contractés. Ce blocage peut être apaisé par l'apprentissage de la respiration abdominale qui consiste principalement en un travail d'assouplissement et d'étirement du diaphragme, demandant au ventre de se détendre.

• Après avoir harmonisé la posture, le mouvement et la respiration, je mets l’accent sur la concentration.
• Le calme de la concentration stimule la circulation du sang, facilite la circulation de l’énergie dans les organes et les méridiens.
• C’est la concentration sur certains points énergétiques, sans qu’elle devienne un but, qui permet au pratiquant de sentir le Qi.
• Le point de concentration change selon le mouvement de Qi Gong à exécuter.
• Une concentration correcte peut rééquilibrer les émotions qui sont une des causes principales des maladies.